Une arrivée sur fond de coucher de soleil [Libre]

Ume s’était levée de bonne humeur ce matin là. C’était le grand jour. Le jour de son départ.
Tokyo. Matinée douce. Un temps rafraîchi et les rues étaient légèrement humides du fait de la légère pluie qui était tombée dans la nuit. Elle ne mit pas longtemps pour se préparer, sa seule valise étant déjà fin prête. Elle prit Yuu-chan, une peluche en forme de lapin, dans sa main droite et fit ses adieux à sa famille. Adieux plutôt rapide… Ce fut bien la première fois que Ume eut l’impression que sa mère commençait à s’intéresser à elle puisqu’elle avait comme des larmes aux yeux. Ume avait surtout de la peine de laisser son petit frère Haru seul ici. Lui qui ne parlait jamais, qui était si silencieux et mystérieux, Ume était la seule personne avec qui il avait commencé à s’ouvrir. C’était comme l’abandonner. Mais elle s’était promis d’écrire souvent à toute la famille et de demander des nouvelles. Et puis ce n’était pas comme si elle ne les reverrait jamais, elle n’allait juste qu’à une pension qui était… éloignée.

Elle partit donc au sein des rues de Tokyo et se dirigea vers la gare, elle devait d’abord prendre le train pour se rendre jusqu’à Osaka, d’où elle prendrait le bateau pour se diriger vers Okinawa. Un itinéraire plutôt complexe, et Ume appréhendait plutôt le trajet, puisque c’était la première fois qu’elle « voyageait » seule. Mais elle avait eut toutes les explications les plus claires qu’il soit.
Elle fit donc bonne route, observa les paysages, pu voir le mont Fuji depuis le train, ne faisait qu’admirer ces tous nouveaux décors qui s’offraient à ses yeux. Elle s’assoupit même un instant dans le train.
A la gare d’Osaka, elle eut peur de se tromper mais heureusement tout était très bien indiqué et elle put se diriger vers son port sans problème, d’où elle prit le bateau.

*Si Homi me voyait… Je me demande vraiment où elle est, elle.*

Le trajet en bateau fut tout aussi plaisant. Et elle arriva enfin à sa destination finale. Mais ce n’était pas tout, elle devait maintenant trouver la pension Sweet Marmalade. Elle s’arrangea pour prendre le bon bus qui pourrait l’y mener, et cela n’utilisait même pas tout l’argent que ses parents lui avaient laissé pour le trajet.
Elle arriva finalement crevée devant le grand établissement, éclairé par les fins rayons de soleil orangés qui tapait encore à cette heure ci.
Elle s’approcha de l’entrée, s’arrêta devant puis se posa alors une question essentielle tout en fouillant dans son sac… cherchant la clé de sa chambre. Heureusement elle la trouva que peu de temps après, avec le numéro de la chambre inscrit dessus… Numéro 9. Elle aimait plutôt bien ce chiffre, puisqu’il était le 6 retourné.

S’étant impatientée un peu trop longtemps devant la porte, elle fut percutée de plein fouet par celle-ci qui s’ouvrait en trombe, laissant tomber sa valise et Yuu-chan et la faisant vaciller. Quelqu’un très enthousiaste sortait en effet de la pension et ne s’était pas douté que quelqu’un pouvait se trouver derrière la porte.
Ume tomba légèrement sur ses genoux, se frottant la tête de ses mains, d’où elle sentait une légère douleur.

« Yuu-chan » prononça-t-elle faiblement et d’une voix douce, tout en ramassant la peluche à ses côtés.

Puis elle mit un petit instant avant de comprendre ce qui venait de se passer et regarda la personne qui se trouvait maintenant devant elle.

« Excusez-moi… Je n’aurai pas dû rester derrière la porte… »lui dit-elle dans un souffle tout en se relevant.
Elle se sentait comme honteuse. Dès son arrivée, il fallait que ça tourne au « désastre ». Elle espérait ne pas avoir fait enragé la personne qui se trouvait devant elle, se sentant complètement en faute.

Cette matinée commençait, cela faisait environs une heure qu'elle était reveillé. Son reveil fût doux et calme, la fatigue n'était pas au rendez-vous et ni la faim d'ailleurs et pourtant elle engouffra du riz en un rien de temps. Après avoir manger, elle s'empressa d'aller dans la cours pour ensuite aller vers le jardin probablement. Lavé et habillé celle-ci se retrouva maintenant dans le couloirs en train de courrir comme une petite, elle chantonnait joyeusement en prenant le balai qui se trouvait dans un petit placard. Vêtue d'un Yukata mauve ainsi que ses cheveux attaché en chignon décoiffé, elle ouvrit d'un geste brusque la porte sans ne se rendre compte qu'une jeune femme était là.

- HO ! Excusez-moi !!

Elle s'inclina devant cette jeune femme qu'elle vit avec des cheveux roses, une allure un peu enfantine. Elle la regarda dans les yeux et lui souria d'un air gênée. Elle releva le balai qu'était tombé sur le sol et tendis sa main froide et douce vers la jeune femme pour que celle-ci s'aide.

- Mais ?! N'êtes-vous pas blesser ?! Aucunes égratinures ?!!!

Elle avait des yeux de petits chiens tristounet, elle avait ses mains croisés et mise jusqu'à la hauteur de son nez, elle continuait à s'excuser en regardant toujours cette jeune femme lorsqu'un courant d'air chaud et humide vint frapper dans ses cheveux qui faisaient danser quelques méches de ses cheveux.

[ Je te squaaaaatte ... désolée du poste minable. T.T Je me rattrape la prochaine fois ! ]

[ Kya par contre tu t’es trompée parce que c’est censé être le soir et non pas le matin xD Enfin c’est pas grave ^^ ]

En même temps qu’elle s’excusait, la personne en face d’elle faisait de même. Elle la regarda alors et vit une belle jeune fille aux longs cheveux rattachés en un chignon ébouriffé. Elle se releva avec l’aide de celle-ci, et se passa les mains sur sa légère robe pour enlever les quelques poussières qui s’y étaient installés. Puis elle releva la tête vers la jeune fille, qui s’inquiétait de savoir si elle n’avait rien. Elle remarqua alors qu’elle avait quelques éraflure dans les paumes des mains, étant donné qu’elle s’était rattrapé avec, et son léger mal de tête persistait encore. Mais ce n’était rien de grave, et elle ne voulait pas déranger la fille présente devant elle.

« Non, ça va, merci. » répondit-elle en esquissant un faible sourire sincère.

Elle remarqua alors que la jeune fille possédait un balai avec elle. Elle se demanda de suite si elle était chargée du ménage, pourtant elle paraissait jeune et faisait plus pensionnaire que personne de l’entretien de la pension. Peut-être l’avait-elle dérangé durant son travail ? Ume se sentit mal à l’aise, elle avait toujours le don de se sentir coupable, même que ce fut-ce pour une médiocre chose.

« J’espère… ne pas vous avoir dérangé durant votre travail. » lui dit-elle en relevant la tête.

En parlant, elle avait toujours cette voix douce et faible de d’habitude. Elle gardait toujours Yuu-chan dans sa main droite, puis se baissa légèrement pour ramener sa valise vers elle, et se releva de nouveau vers la jeune fille en face d’elle.

[ Vu qu'on m'a proposé, je m'incruste. ^_^ ]

Aujourd’hui, pour cette première journée dans sa nouvelle région qu’est Okinawa, le ciel était ensoleillé. Oui, c’était une journée calme, agréable, estivale ou tout ce que vous voulez. Tout ce qui compte pour Fumiki, c’est qu’il n’y ait pas d’orage. Parce que un orage alors qu’il y a beaucoup de temples dans ce pays, elle croyait que cela réveillait les esprits, les faisait sortir des temples. Oui, Fumiki sur ce plan la avait un diagnostique tout à fait… surréaliste. Peut-être avait-elle lu trop de contes antiques japonais. Oui, c’était surement pour cette raison. Nous allons dire que c’est pour ça. Mais par chance, dans cette île Nipponne, il n’y avait aucun temple en vue.

Le temps était donc tout à fait agréable en cette journée d’été dans ce pays qu’est le Japon, dans cette ville qu’est Yokohama. Car avant de venir dans cette pension, Fumiki vivait près de Yokohama, ce qu’elle n’aimait pas particulièrement. Elle, elle a toujours voulu vivre à Kyôto. Les temples japonais sont nombreux ainsi que leurs jardins avec une végétation des plus resplendissantes aux yeux de Fumiki. La façon dont sont taillés les bonzaïs, la disposition des pierres a côté d’un lac, la façon de disposer les fleurs. Tout avait un sens plus ou moins spécifique. Ceci lui plaisait tout particulièrement, mais malheureusement elle n’en avait pas la chance pour le moment. Bref. La jeune fille était donc dans sa petite chambre qui avait gardé toute la fraicheur d’une chambre de petite fille avec de ce côté, une étagère avec énormément de livres, plus particulièrement toutes sortes de contes qu’ils soient fantastiques, réels ou antiques. En dessous de son lit en bois se trouve un coffre à jouets boisé également qui contenait tous ces loisirs enfantins, n’ayant pas eu la chance de pouvoir jouer à des jeux tels que chat perché ou encore la balle au prisonnier. Fumiki avait su se contenter de jouer à la balançoire et à lire des livres. Un nombre innombrable de livres, de toutes sortes. Et adossé sur le mur, il y a un bureau très simple ou était disposé dessus des pots à crayons, des livres de cours, ainsi que des photos familiales et de ses amis proches, en particulier d’une jolie Sweet Lolita qui se nomme Mayu Sugisaki. Un visage assez mature, qui rend magnifiquement bien avec sa tenue d’une blancheur immaculée avec de la dentelle rose. Ses cheveux d’une couleur châtain virant au blond étaient permanentés et mis de telle sorte à ce que cela fasse des belles couettes bouclées. Son regard d’une couleur noire profonde était ressorti par sa peau d’une couleur assez blanche. Un sourire gai mais mature à la fois était esquissé sur son visage fin. Mais passons.

Il était maintenant temps pour Fumiki de se lever. Fumiki était assez contente de pouvoir aller dans un pensionnat afin de pouvoir faire bouger sa vie qu’elle trouvait plate et sans grand intérêt. Elle pensait pouvoir la faire changer de bord, la faire plus rayonnante et chaleureuse que jamais. Mais ceci allait-il être possible à cause de sa santé fragile ? Est-ce que son intégration allait être comme elle le pensait : neutre et sympathique ? Fumiki l’espérait mais ce qu’elle espérait ne se produisait que rarement. Ses espoirs étaient vains en quelque sorte. Du moins en grande partie. Mais elle s’estimait heureuse ainsi. Fumiki ne se lamentait pas sur son sort, elle se disait toujours que des personnes étaient bien plus malheureuses qu’elle. Pour Fumiki, se lever n’était pas difficile. Non, elle était debout depuis environ une heure. Son réveil se mit à sonner. La sonnerie de l’objet parvint jusqu'à ses oreilles depuis la salle de bain. Elle vint l’éteindre aussitôt. Tout ce qu’il lui manquait de faire à présent, c’était de s’habiller et de manger un petit quelque chose avant son long voyage. Pour les vêtements, ce n’était pas bien difficile. Un débardeur blanc très simple, une longue jupe d’une couleur orangée très pâle, à peine visible ainsi qu’un petit gilet d’une couleur à peu près semblable à celle de sa jupe, si ce n’est qu’elle est légèrement plus foncée. A sa grande surprise, la valise qui était entreposée dans l’entrée de sa maison il y’a quelques jours avait disparue. Surement ses parents qui ont du la déposer à l’internat pour voir l’endroit. Et surtout pour l’aider. Fumiki soupira un petit instant qui sera vite remplacé par un doux sourire reconnaissant. Elle entra ensuite dans la cuisine où était déjà installée son père. Fumiki lui demanda alors si Mary était déjà son cabinet. Son père Takehide lui répondit par l’affirmative, car elle avait un patient à soigner en urgence. Légèrement déçue de ne pas pourvoir dire « au revoir » a sa mère, Fumiki se dit ensuite qu’elle l’appellera dans la soirée afin de lui donner ses impressions. Après un léger petit-déjeuner, c’était le moment du départ. Son sac sur le dos, elle salua son père respectueusement et le remercia également. Lui se contenta de dire qu’elle avait bien grandi tout en lui ébouriffant les cheveux. Une fois qu’elle eut quitté le seuil de sa maison, Fumiki sentit une larme couler sur sa joue, qu’elle sécha aussitôt d’un revers de sa manche.

Le voyage était moins long qu’elle l’avait pensé. Elle a juste du prendre le train a la gare de Yokohama en direction du port, pour ensuite en descendre au terminus afin de prendre un ferry qui la déposerait à Okinawa. Une fois montée dans le ferry, Fumiki commença à s’assoupir doucement...Un rêve se construisit dans son esprit. Sa meilleure amie Mayu, le garçon qu’elle aimait, sa famille… Voici les personnes qui étaient présentes. La, ces mêmes personnes qui lui sont si chères a ses yeux commencèrent à l’insulter, lui dire ses quatre vérités. Fumiki était désarmée. Elle ne pouvait rien dire… Non, elle était sidérée, les larmes commençant petit à petit à monter. Mais soudainement, elle se leva et sécha ses larmes. Et quand elle commença à parler, les personne firent un sourire et s’effritèrent telles des statues antiques en décomposition… Dès cet instant, un homme qui l’avait entendu gémir dans son sommeil la réveilla afin qu’elle puisse descendre du bateau. Ils venaient d’accoster. Les yeux légèrement humides, Fumiki se leva doucement et remercia la personne qui venait de la réveiller. Celui-ci lui répondit que ce n’était rien et il partit de son côté. Une fois arrivée sur le sable blanc, elle regarda avec émerveillement ou elle était tombée. Une gigantesque forêt se dévoilait a perte de vue a l’horizon, tandis que devant elle résidait une belle plage au sable blanc fin avec une belle mer d’une ravissante couleur turquoise près du sable se dégradant vers le bleu nuit plus loin. Un petit sentier était à sa gauche avec un petit plan à côté. Dès lors, elle regarda le ciel en mettant sa main au dessus de ses yeux pour ne pas être éblouie par les rayons scintillants du soleil et fit un petit sourire. Elle enleva sa petite veste orangée pour laisser dévoiler sa belle peau d’une couleur cristalline. Ensuite, elle prit le petit sentier et marcha tranquillement tout en observant la magnifique flore qui était en ces lieux. Une flore qu’elle n’avait encore jamais vue auparavant. Fumiki sentit qu’elle ne regrettera pas d’être venue ici…

Après avoir marché pendant un petit quart d’heure, la jeune fille se trouvait désormais devant l’endroit qui est maintenant sa nouvelle demeure. Un gigantesque bâtiment de style japonais traditionnel, tout en bois vernis et briques. Fumiki avait la nette impression de se retrouver devant un des ces magnifiques temples japonais qu’elle affectionne tout particulièrement. Devant cet édifice, Fumiki commença à monter les marches qui la mèneraient dans son nouveau lieu d’habitation. Mais soudainement, elle sentit une douce odeur florale qui lui était familière… Venait-elle des parterres de fleurs en bas des escaliers ? Non, l’odeur venait du hall de ce grand édifice. Alors qu’elle se laissait guider par la senteur follement attirante d’un végétal qui lui était familier, quelques pensionnaires passaient et se croisaient à côté d’elle, la majorité marchant d’une manière très calme, d’autres personnes riaient avec leurs amis. Si Fumiki voyait cela, un sourire s’esquisserait sur son visage fin, mais trop occupée à suivre cette trainée d’odeur elle n’y prêtait aucune attention. Une fois devant les portes grandes ouvertes du bâtiment principal, la jeune fille y entra et observa le lieu. Deux personnes étaient regroupées ici, une personne qui était blessée apparemment, l’autre la soignant. A certains moments, d’autres pensionnaires venaient pour se diriger vers la cuisine afin de manger un petit quelque chose. L’endroit était avec deux escaliers sur les flancs du bâtiment, qui étaient tout en pierre polie blanchâtre et en bois ou briques à l’extérieur. Les deux escaliers étaient tout de bois vernis d’une belle couleur rutilante. Quant au sol, c’était un parquer tout à fait normal. Mais étais-ce vraiment du parquet ? Ca Fumiki ne le savais pas vraiment et ne chercha pas à en savoir plus. Elle avait trouvé la source, située juste à côté des deux personnes. Un grand pot de fleurs, du chèvrefeuille plus exactement. Elle se rapprochait doucement de l’objet afin d’humer l’odeur si nostalgique qu’émettait le végétal. C’est à cet instant précis qu’elle interpella les deux personnes, la tête dans les nuages...

« Saviez-vous que le chèvrefeuille représente l’amitié éternelle ? » dit-elle avec une petite voix calme.